Revue DIMS, Développement, Innovation, Management et Savoir

ISSN : 2824-9712

Volume 1, Numéro 3 / juin 2023


Éditorial

La revue Développement Innovation Management et Savoir (DIMS) est une revue du Réseau Maghreb Technologie "Maghtech" (Maghtech.org). C’est une revue scientifique internationale qui a pour mission de diffuser des résultats de recherches liés à la question des « Stratégies pour promouvoir un développement tiré par la science, la technologie, l’innovation et la connaissance des pays du Maghreb » et des pays du Sud d’une manière générale. Les questions, notamment celles de transfert, de maitrise technologique d’innovation et d’économie de la connaissance impliquent souvent des processus économiques, mais aussi des facteurs sociaux, culturels et politiques qui agissent simultanément. Mais d’une manière plus générale, elle traite de problématiques relatives au développement économique et social de la sous-région du Maghreb, mais également aux problématiques liées à l’entreprise et son mode de management. Il s’agit ainsi de lier la question centrale aux mutations de l’économie mondiale et en particulier des processus de globalisation qui ne cessent de subir des mutations eux-mêmes, en particulier, par suite des impératifs du développement durable, et aux divers chocs, dont la crise sanitaire actuelle, mais également aux impératifs de compétitivité. Les thématiques ciblées par le comité sont le « développement » avec trois niveaux d’analyse et trois champs disciplinaires qui souvent s’entrecroisent et s’enrichissent. Les trois dimensions sont la dimension macro-économique qui impliquent tous les aspects de politique publique l’innovation et la connaissance, la dimension méso-économique (le territoire et le secteur) et la dimension micro-économique (l’entreprise).  Ces problématiques souffrent encore de pas mal de déficits au niveau du Sud et sont peu analysées par les chercheurs et notamment dans les pays du Maghreb.

L’objectif de la revue est de fournir un support et une référence pour l'avancement et la diffusion des résultats de la recherche de haut niveau dans les domaines de l'économie, du management et de la sociologie sur les questions centrales liant science, technologie, innovation, savoir et développement. La revue se nourrit des principes de fonctionnement du réseau Maghtech, soutenant en l’occurrence autant une recherche exigeante, qu’une recherche collective impliquant plusieurs auteurs et plusieurs équipes.

Elle favorise les approches pluridisciplinaires, combinant apports théoriques et études empiriques inclus ceux de praticiens. Les propositions présentant des points de vue originaux et reposant sur une méthodologie rigoureuse faisant l’objet d’une contribution théorique significative dans le cercle académique et qui offre un apport empirique sont privilégiées.

Il est attendu des contributions qu’elles reposent sur des démarches empiriques et théoriques clairement explicitées, fondées sur une épistémologie et une méthodologie correspondant aux exigences académiques. Des articles d’experts faisant référence à leurs expériences et à leurs pratiques d’acteurs peuvent également être acceptés à la condition de reposer sur une rigoureuse réflexivité. Sont également acceptés les manuscrits de méthodologie qualitative ou quantitative, les monographies, etc., à condition de ne pas proposer l’article à plus d’une revue.

La revue entend se situer au meilleur niveau d’indépendante de toute influence qu’elle soit d’ordre politique ou économique, et sélectionnera les articles sur la base d’une évaluation par les pairs selon les principes reconnus de l’anonymat. La revue s'appuie sur un comité de rédaction et un comité scientifique.

Toute proposition d’article devra répondre aux standards d’éthique reconnus internationalement : d’authenticité , de probité et de respect de la propriété intellectuelle d’autrui. Les articles devront être libres de tout plagiat ou reproduction d’idées , de schéma ou données sans que les règles en vigueur ne soient respectées.

Les sommaires et les numéros de revues sont accessibles librement sur le site maghtech.org et les articles complets peuvent être téléchargés sous une licence en libre accès reposant sur le principe que rendre la recherche disponible gratuitement au public favorise un plus grand échange mondial de connaissances. Les partenaires d’indexation sont les universités de Lille (France), l’Université d'Oran2 (Algérie), l’Université de Rabat (Maroc) l’université d’El Manar (Tunisie) et enfin celle de Nouakchott (Mauritanie). À cela s’ajoutent les réseaux Africalics et Globelics.

La Revue est publiée en deux numéros par an et accepte, pour l’instant, des articles dans les deux langues (Français/Anglais).


Introduction

Les questions du développement scientifique et technologique (S&TI) attirent l’attention des chercheurs et des décideurs politiques dans une moindre mesure, dans les pays d’Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Maroc, Libye, Mauritanie et l’Égypte) plusieurs décennies. Cependant, la question de l’innovation qui est entrée dans les questions du développement au début des années 2000 semble être devenue une véritable préoccupation des décideurs politiques au cours et des chercheurs dans dernière décennie en particulier et de nombreuses résolutions politiques et de nombreuses réformes institutionnelles ont été. Pourtant, la réalité montre que cela ne s’est pas traduit par une véritable dynamique d’innovation efficace comme le montrent les scores et les différents classements de la plupart des indicateurs d’innovation des pays de la sous-région. Ils sont confrontés à des problèmes d'une difficile « émergence de leurs systèmes d'innovation » comme le montrent nos précédents travaux. Leurs Systèmes Nationaux d’Innovation (SNI) ont traversé de longues périodes de construction et leur mode d’émergence semble emprunter un chemin et des trajectoires différents de ceux des pays avancés. En d’autres termes, ils ont besoin de politiques d’innovation émergentes (PIE) plus appropriées pour pouvoir impulser efficacement des systèmes d’innovation susceptibles de stimuler la croissance et l’emploi et de sortir les économies de la région du piège du revenu intermédiaire. Cela a incité les chercheurs du Nord l’Afrique à l’Afrique du Sud à se concentrer sur l’examen de ces modes d’émergence des dynamiques d’innovation plutôt que sur l’application des outils et théories classiques des SNI construits souvent a posteriori.

C’est dans ce contexte de phase d’émergence complexe que le nouveau paradigme de « l’innovation transformatrice » prend place à la fois comme nouveau concept de nature académique que comme base pour de nouvelles politiques de développement de l’innovation. Les politiques d’innovation transformatrice (TIP) abordées par les chercheurs de diverses régions du monde s’incrustent peu à peu dans le paysage de la recherche de l’innovation pour le développement. L’innovation transformatrice devra donc répondre simultanément à deux besoins : les besoins de croissance et de développement (impulsés en particulier par un secteur industriel florissant) à travers l’accélération de la phase d’émergence, et deuxièmement aux problèmes de changement climatique et d’inégalités dans les économies d’Afrique du Nord qui minent toute avancée dans le sens de la maîtrise et de l’innovation technologique et que l’Agenda des ODD de 20230 impose.

Ce numéro spécial est le résultat partiel du panel qui était organisé lors de la 5e conférence du réseau Africalics à Douala au Cameroun en novembre 2023 ;

L’objectif de ce numéro spécial est d’apporter quelques réflexions et preuves empiriques sur certaines des questions soulevées ci-dessus en examinant différents secteurs. Certains sujets sont liés à la problématique de l’émergence tandis que d’autres s’inscrivent davantage dans des dynamiques d’innovation transformatrices. Dans la première catégorie , le secteur mécanique est examiné dans le développement industriel algérien dans la contribution de Younes Ferdj et Meriem Amghra. Les tendances à long terme montrent une situation de verrouillage de consommation purement technologique et de très faible production favorisant l'émergence difficile de capacités d'innovation. Dans le même ordre d’idées, le secteur du digital le partenariat international en STI avec la Chine est analysé à travers le travail de Tin El-Kadi Ihssen et Abdelkader Djeflat. Ce partenariat de type Sud-Sud suscite un nouvel espoir quant à l'accélération de l'émergence de systèmes d'innovation performants dans la région. Cependant à l’épreuve du terrain, des questions sont soulevées et notamment celles relatives à la capacité effective du partenariat Chine-Afrique d’une manière générale à impulser l’innovation pour le développement.

Dans la deuxième catégorie, nous avons trois contributions :  la première contribution de Fatiha Beddek sur la question de l’éco-innovation et ses déterminants: analyse à partir de la transition énergétique en Algérie les déterminants de l’innovation environnementale en vue d’atteindre les ODD. La deuxième contribution de Nadia Rebib sur la question du développement de l’intelligence artificielle dans un contexte d’optimisation de l’utilisation des ressources relève de la question du développement durable tout en accélérant la croissance. La troisième, celle de Gregory Mvogo, couvre des aspects intéressants d’une innovation inclusive, celle du mobile money au Cameroun, son introduction, et son appropriation réussie qui ont pu, dans un temps relativement court, transformer des activités traditionnelles en des activités génératrices de revenus. Plus intéressant encore, le mobile money permet de faire face aux chocs climatiques notamment en saison pluvieuse surtout dans les zones semi-urbaines et rurales où les coûts de transaction sont encore importants.

 Les auteurs

Abdelkader DJEFLAT

Professeur d’économie – Coordinateur réseau Maghtech (DIM – Clersé UMR 8019 CNRS - Université de Lille, France, abdelkader.djeflat@univ-lille.fr.

Younes FERDJ et Meryem AMGHAR

Maître de Recherche, HDR, CREAD, LAMOPS (Algérie), ferdjyounes@gmail.com

Maître de recherche, CREAD (Algérie), meriemamghar06@gmail.com

Fatiha BEDDEK-KANDIL

Maître de conferences, Université Oran2.

Tin Hinane EL KADI et Abdelkader DJEFLAT

International Development Department, London School of Economics and Political Science (LSE).

Nadia REBIB

Maître de Conférences A en Sciences de Gestion. Département : Génie industriel, École Nationale Polytechnique d’Oran-Maurice Audin, Algérie. nadia.rebib@enp-oran.dz , nadiarebib@yahoo.fr.

Awounang CHRISTELLE et Gregory MVOGO

Enseignante chercheure à l'université de Douala, faculté des sciences économiques et de gestion appliquée, mamidjouaka@yahoo.fr

Enseignant chercheur à l'université de Douala, En service à l'ESSEC business School, mvogogregorypaulin@yahoo.fr.

Rabah ABDOUN (Note de lecture, sous la direction de A. Djeflat)


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ISSN : 2824-9712

 

 

 

 

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