Le séminaire Maghtech mardi 13 mars 2018

L’expérience sociale des femmes et des hommes infertiles dans le recours à la procréation médicalement assistée (PMA) à Oran 

Aïcha BENABED 

Doctorante en sociologie de la santé, Clersé CNRS 8019

Objet de recherche
Notre étude s’intéresse à mettre au jour l’expérience des femmes et des hommes infertiles confrontés aux traitements de la procréation médicalement assistée (PMA) dans les centres de fertilité à Oran. Il s’agit de mettre en exergue leur parcours qui implique un processus de médicalisation intensif appliqué principalement aux femmes même lorsque les causes de l’infertilité sont masculines. Nous nous sommes attachées à expliquer ce processus pour montrer la façon dont la PMA participe à la reproduction du genre et met le corps reproducteur sous l’emprise de la médecine reproductive.
 

La PMA : une construction d’un objet de recherche
La PMA soulève des questions complexes, essentiellement sociales, éthiques, juridiques, économiques, psychologiques, des questions liées à la santé des femmes, à la parenté, à la filiation, au statut de l'embryon... Elle se pose donc largement à travers l'ensemble du corps social.
Les couples qui rencontrent des problèmes d’infertilité et qui cherchent une solution pour avoir un enfant se tournent pour la plupart vers la médecine reproductive. La valorisation de l’enfant, sur le plan social et conjugal, intervient dans le vécu relatif à l’infertilité et influence le regard que posent les couples sur les nouvelles technologies reproductives. La connaissance approfondie de la physiopathologie de la reproduction, qui, appariée à
des progrès médicaux, a donc modifié la prise en charge de l’infertilité grâce aux techniques médicales de plus en plus sophistiquées telles que : l'insémination artificielle, la fécondation
in vitro et la vitrification embryonnaire.
Si à l’ère de la contraception on assistait à la sexualité sans procréation, avec l’offre de ces nouvelles techniques reproductives, surgit la procréation sans sexualité auxquels les embryons et foetus sont manipulés et donc engendrés grâce aux exploits génétiques, pharmaceutiques et chirurgicaux. Ainsi, la définition médicale de l’infertilité qui est le fait de n’avoir pas obtenu une conception après 12 et 24 mois a changé. Avec l’offre des technologies de procréation assistée, l’OMS a redéfinit cette notion en contribuant à la réduction du délai qui permet de diagnostiquer l’infertilité. Cette réduction de temps à 6 mois et 1 an a pour effet d’augmenter le nombre de personnes pouvant être diagnostiquées « infertiles », ce qui contribue à élargir les clientèles des cliniques. Le concept de stérilité a cédé sa place à l’infertilité.

 

 

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